Rochas

Publié le par rani tagore

Je termine ma licence de lettres et demande un poste d’enseignant dans le secondaire. On me nomme professeur d’allemand dans la petite ville de Rochas, une ville touristique appelée ainsi, car construite sur un rocher, ses neuf ponts constituent une merveille d’architecture. Mais je la trouve sinistre comme sont toutes les petites villes, en cinq minutes on en fait le tour, c’est là que je connais Maria, la jeune attachée de presse.

Un petit lapin, tout doux est en face de moi, à la sortie du lycée.

Vous êtes professeur ici? demande-t-elle.

Elle a une jolie vois chantante, je dis : Oui et elle : Je veux prendre des cours d’Allemand, vous êtes le seul ici qui…

Je sais, je dis, les élèves choisissent en général l’Anglais.

Et elle : J’ai raté mon bac et je veux le repasser.

Elle semble marquée par cet échec, d’une main nerveuse elle prend une mèche rebelle de ses beaux cheveux châtains et de deux doigts fragiles, elle l’installe derrière son oreille. Très belle fille, avec des yeux en amande, une petite bouche appétissante et un petit défaut dans la dentition, très minime, une dent légèrement abîmée qui lui donne beaucoup de charme. Elle ramasse un peu de salive accrochée au petit triangle de l’incisive au bout cassé, avec un petit sifflement tout mignon. Vous êtes d’accord ?

D’accord, je dis, mais où ?

Et elle : Venez chez moi.

Chez elle c’est derrière le septième pont ; j’y suis reçu avec hospitalité, sa mère s’étonne de ma jeunesse. Maman, il est licencié, dit Maria. Déjà ? Nous nous installons au salon. Sa mère revient avec deux verres de limonade. Qu’est ce qui n’a pas marché au bac ? Je demande. Il me manquait deux points, j’ai eu neuf en Allemand, dit-elle.

Je lui fais passer un test. Sa petite main qui écrit m’attire depuis un moment et je l’entoure de la mienne. Elle devient cramoisie d’émotion mais ne la retire pas. Nous continuons de travailler, ma cuisse contre la sienne. Nous sommes très émus, le trouble apparait sur nos voix. En face de nous, le mur où sont accrochés des tableaux représentant des paysages marins. La mer manque cruellement à Rochas située trop loin de la côte.

Je peux sentir son cœur battre alors que je suis tout proche d’elle et son souffle, tout contre ma joue, est chaud et émouvant. C’est alors que j’approche mes lèvres des siennes et, à ma grande surprise, celles-ci m’acceptent et s’ouvrent sur une douce contrée agréable et vertigineuse de promesses, sur une source de miel comme diraient les poètes.

En riant, elle me dit entre deux baisers: Regarde.

L’index pointé vers un meuble à notre droite, nos images se reflètent sur les vitres des portes et on peut nous voir de loin. Nous redevenons sérieux. Sa mère revient avec des gâteaux et me demande: Est-ce qu’elle a un bon niveau ? Je dis : Oui elle se débrouille bien, je suis sûr qu’elle aura son bac cette fois.

 

Plus tard, voulant plus d’intimité, je demande à un jeune collègue Francis Leblond de me prêter son appartement de temps à autre. Elle couche ? demande-t-il, Je dis : Non je ne crois pas. Caresses mutuelles ! dit-il. Je dis : Oui, caresses.

Je la regarde arriver par la fenêtre tandis que Francis me dit en sortant : Je te laisse le double des clefs, je vais faire des courses,  prends ton temps.

On se déshabille. Elle est réticente. Je dis ne crains rien. Je ne ferais rien que tu réprouves. Elle a un corps jeune et beau. Une taille fine et des hanches pleines, de longues cuisses, blanches et lisses. Elle regarde étonnée mon sexe dressé. C’est la première fois qu’elle voit un sexe d’homme.  J’attire sa main vers ma verge qu’elle prend et caresse lentement. Ma main va vers son sexe. Elle dit : Fais attention. Je sais qu’elle tient à sa virginité et je me contente de caresser la vulve, les lèvres sont grandes et le clitoris développé. Elle gémit et continue de me caresser de sa main douce. D’instinct elle fait les bons gestes. Lorsque le plaisir approche, je dis : Plus vite. Puis une giclée de sperme jaillit en direction du tapis. Elle jouit à cet instant.

Nous restons un moment immobiles. Sa main mouillée dans la mienne. Elle paraît heureuse. Puis brusquement elle se lève : Nous avons Sali le tapis de Francis. Elle s’en va dans la cuisine à la recherche d’un chiffon. Je la regarde nue frotter le tapis. La lumière joue sur son beau corps. Au grès des mouvements apparaît de temps à autre, dans le secret de la belle toison, la tache rose de ses lèvres.

 

Nos rapports physiques restèrent superficiels et c’est deux années plus tard que je l’appelle de Selgire. Elle vient me rejoindre en avion. Nous faisons une grande virée dans le sud du pays puis, un soir, elle me laisse entrer en elle. Douce. Je ne suis pas le premier. Il voulait m’épouser, dit-elle, il est entré comme tu es entré, il a cru que je n’étais pas vierge, on s’est disputé.

Auparavant elle m’avait tenu un discours très noir où elle se disait perdue. J’ai essayé en vain de la rassurer, de la calmer. Lorsque je suis entré en elle, elle n’a pas beaucoup réagi. Le sexe lui importait peu.

Publié dans Voyage

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